
Le patrimoine de Castex : l'habitat traditionnel
(Une version avec davantage d’illustrations sera publiée ultérieurement).
L’habitat traditionnel est le patrimoine essentiel du village de Castex, pour autant que cet habitat soit préservé, car il est en danger. Un grand nombre de maisons a disparu depuis un siècle, principalement les maisons des journaliers, des brassiers et celles de petits agriculteurs. D’autres maisons sont laissées vacantes par leur propriétaire, sans entretien, ni intention de vendre, et le bâti se dégrade inexorablement.
La configuration des maisons
Les maisons de Castex étaient des fermes agricoles ou des maisons d’artisans. Les bâtiments antérieurs au milieu du 18ème siècle étaient droits, d’un seul niveau, avec une façade principale orientée à l’Est ou au sud. Il ne subsiste à Castex que deux maisons d’un seul niveau. L'une est la maison d’un ancien artisan forgeron, l'autre la maison d'un brassier. Une autre de ces maisons du 17ème siècle ou antérieure, rehaussée au 19ème siècle, a conservé deux silos creusés dans le sol, comme c’était l’usage en Gascogne à partir du 14ème siècle. On y conservait le grain à l’abri des rongeurs et du brigandage.
Au 18ème siècle apparaissent en Astarac les bâtiments en équerre à deux niveaux, comprenant habitation et partie agricole. La façade principale de l’habitation est toujours orientée au sud, et celle des bâtiments agricoles est orientée à l’Est. Les murs nord et ouest sont des murs aveugles. La charpente nécessite l’intervention d’un charpentier, d’autant que la tuile canal de terre cuite remplace peu à peu le chaume. Cette disposition, adoptée au 18ème siècle, s’est généralisée au siècle suivant.
Les maisons les plus modestes avaient un demi étage de combles au-dessus du rez-de-chaussée, celles d’agriculteurs aisés, un étage sans combles. Des appentis en pans de bois et bardage ou torchis complétaient l’habitation.
Au 19ème siècle, les maisons ont deux niveaux habités surmontés de combles perdus ou de combles utilisés comme chambres pour les domestiques. Au recensement de l’année 1856, on comptait à Castex 33 maisons avec seulement un rez-de-chaussée et 52 maisons à deux niveaux habités, avec ou sans combles, soit un total de 85 maisons d’habitation. L’agent recenseur a compté une maison par ménage. Certaines maisons étaient mitoyennes.
Les toitures traditionnelles sont à deux pentes, couvertes de tuiles canal, aujourd’hui de tuiles dites romanes. Les charpentes étaient chevillées avec des chevilles de bois jusqu’à la fin du 19ème siècle environ, puis boulonnées avec vis et écrous métalliques par la suite. Les bois de charpente sont très fréquemment des bois de réemploi, surtout dans les parties agricoles.
Au cours du temps, la plupart des maisons construites antérieurement aux années 1850-1860 ont été modifiées, allongées, rehaussées d’un niveau, ouvertes sur certaines façades originellement aveugles. On a ajouté des appentis, puis des hangars au 20ème siècle. Il est donc difficile de retrouver leur configuration d’origine.
Aujourd’hui chaque maison est repérée par un numéro et le nom de la voie sur laquelle elle est située. Jusqu’au début des années 2020 ce n’était pas le cas. Chaque maison avait un nom, que l’on appelle ici un sobriquet. A Castex, les premiers sobriquets écrits datent des années 1620 sur les registres paroissiaux. Les maisons les plus anciennes avaient un sobriquet qui caractérisait leur lieu d’implantation. Les maisons de la fin du 19ème siècle avait le nom de leur bâtisseur. Certaines maisons ont changé de nom à l’arrivée d’un nouveau propriétaire, surtout s’il y résidait pendant une longue période, ou s’il était une figure du village. Seul l’usage régissait ces dénominations.
La terre crue
La maison traditionnelle de Castex est une maison dont les murs sont en terre crue. Les murs de terre sont élevés généralement sans fondation sur un sol simplement débarrassé de la terre arable. La terre de construction est prélevée sur place. A Castex, il s’agit d’une argile très fine, mêlée d’un peu de sable, appelée boulbène.
La technique la plus primitive de construction des murs en terre crue était la bauge. On montait des mottes de terre humide les unes sur les autres. On taillait ensuite la construction à l’intérieur et à l’extérieur pour obtenir un mur sensiblement vertical et plan. Aucun bâtiment actuel de Castex ne semble avoir utilisé cette technique.
Les murs des habitations traditionnelles de Castex sont en général construits en banches, appelés aussi murs en pisé. Les murs de refend qui séparent les pièces principales sont également banchés. Par contre les cloisons intérieures sont en pans de bois et torchis. Quelques maisons ont un étage totalement ou partiellement en pans de bois et torchis en façade sud.

Mur nord en pisé d’une petite maison de Castex. Le format des banches est visible, soit par les changements de couleur, soit par les lézardes entre banchées. La partie habitation était à gauche de la fissure de jonction, la partie agricole à droite. L'angle nord-ouest est monté en pierres taillées
Les banches sont des planches en bois tenues écartées par des tasseaux traversants à l’intérieur desquelles on montait les murs. On peut voir fréquemment la forme des banches et la marque des tasseaux sur les murs nord de certaines maisons. Les murs banchés sont d’argile, sans aucun liant. La terre humide était placée entre les banches en couches de 10 à 15 centimètres d’épaisseur et tassées au pilou. Les murs les plus anciens contiennent des galets. Les murs banchés des habitations ont une épaisseur à la base de l’ordre de 70 cm, sont verticaux à l’intérieur et parfois légèrement inclinés à l’extérieur. Les murs banchés des bâtiments agricoles sont souvent moins épais. Les murs en terre crue ne sont pas liés entre eux comme les murs en béton ou en parpaings de béton. Ils tiennent par leur masse et il peut arriver qu’une lézarde sans conséquence se forme entre deux murs perpendiculaires.



Trous de banches
Mur en pisé à galets
Mur en pisé rehaussé en adobe
On ne montait pas les murs de banches en pignons. Ceux-ci étaient, soit couverts d’un bardage de bois, soit d’une "croupe" en tuiles plates posées proches de la verticale. Les tuiles plates d’origine ont souvent été remplacées par des tuiles plates mécaniques. A défaut certains pignons ont été comblés en briques de terre.


Une croupe face à l’Est réalisée en 2016 avec des tuiles plates à l’ancienne
Les constructions traditionnelles, bien que bâties en argile, sur un sol d’argile ne présentent pas de fissurations dues au gonflement et à la rétractation de cette argile, sauf en cas de défaut d’entretien. Certaines maisons en terre crue de Castex ont traversé sans dommage les années de sécheresse et les années pluvieuses des deux cent dernières années.
Certains agriculteurs aisés du 19ème siècle ont fait bâtir les murs ouest des habitations et des bâtiments agricoles en pierres, mais la majorité des maisons, jusqu’à la fin du 19ème siècle, ont quatre murs en terre crue.
Dans la seconde moitié du 19ème siècle on couvrait les murs ouest, sud et Est d’un enduit à la chaux, rarement le mur nord. Les enduits en ciment ont fait leur apparition à partir des années 1950, surtout à la base des murs de façade, ce qui emprisonnait l’humidité à l’intérieur, au lieu de laisser les murs respirer.
Les murs des bâtiments agricoles et des dépendances sont généralement construits en briques de terre, appelés aussi murs en adobe. Les briques des murs en adobe sont à Castex d’argile pure, de section carrée, deux fois plus longues que larges. Les briques étaient formées et compressées avec de la terre humide dans un moule, puis séchées, montées et jointoyées avec de l’argile. On les trouve montées selon plusieurs dispositions : tous les rangs de bout, tous les rangs de champ, ou en rangs alternés un rang de bout, un rang de champ. L’épaisseur des murs en adobe, en général de l’ordre de 30 centimètres, dépend de la dimension des briques et du mode de pose.


Une porcherie en adobe à rangs alternés, de bout – de champ. A droite, une brique du mur de cette porcherie de dimensions environ 13 x 13 cm sur 30 cm
Les dispositions des bâtiments
Traditionnellement, la façade principale de la partie habitation est toujours orientée au sud. Le mur de cette façade est un mur gouttereau. Le débord de toiture des murs gouttereaux est suffisamment important pour que la pluie ne tombe pas au pied du mur, car il n’y a traditionnellement pas de gouttière (que l’on appelle ici gargoule). Le devant du mur de la façade sud est couvert d’une calade de galets sur une largeur de 1,20 à 1,30 mètres, en légère pente de façon à permettre à l’eau de toiture de s’écouler vers l’extérieur. La calade était tenue propre pour éviter que l’eau ne stagne.
La terre des murs est toujours prélevée à l’Est et au sud de la maison en construction, si bien que le niveau du sol côté ouest est alors en surplomb sur la base du mur. Un fossé le long du mur ouest permet de recueillir l’eau de pluie de la toiture et de l’évacuer. La pluie pouvait sans inconvénient rogner la surface des murs sur quelques centimètres, même les plus exposés.
La toiture du mur gouttereau ouest des bâtiments agricoles descend plus bas que celle du mur Est pour protéger le mur de la pluie d’ouest. On plantait autrefois une haie de buis le long de ces murs pour la même raison, mais aussi pour tempérer la hausse de température des murs de terre exposés au soleil de l’après-midi en été. Ces haies ont aujourd’hui presque totalement disparu avec l’apparition de la pyrale du buis.
Les pièces principales des habitations sont relativement vastes par rapport aux normes d’aujourd’hui. Leur format est assez invariablement de cinq sur cinq mètres, soit environ vingt-cinq mètres carrés. La terre n’est pas isolante, mais a une forte inertie thermique et elle maintient à l’intérieur de l’habitation un niveau d’humidité constant, été comme hiver, et l’intérieur reste frais en été.
Chacune de ces pièces n’a d’origine qu’une seule fenêtre. Elles sont donc assez sombres. Les encadrements des portes et fenêtres des maisons modestes sont faits de pièces de chêne grossièrement taillées et placées à l’intérieur des banches lors de l’élévation des murs. A la fin du 19ème siècle, on a encadré les ouvertures de certaines maisons de briques de terre cuite, ou de pierres de grès taillé. Beaucoup de murs ouest et nord ont été ouverts à partir du 20ème siècle pour y placer des fenêtres.
Les bâtiments agricoles abritaient les animaux, vaches, porcs, et volailles. Au 19ème siècle, le niveau supérieur était, face à l’Est, de pans de bois couverts d’un treillage de lattes de bois de châtaignier, souvent croisées. On y entreposait le foin et la paille. Auparavant le foin et la paille étaient montés en meules à l’air libre.

Treillage de lattes de bois sur un grenier au-dessus d’une étable
La plupart des maisons possédaient un chai, car tous les agriculteurs avaient de la vigne et faisaient leur vin. Le chai est toujours au nord de l’habitation, avec un accès depuis l’Est. Le chai est plus ou moins vaste selon la richesse du propriétaire. Les propriétaires aisés faisaient commerce du vin depuis les années 1760-1770. Cette activité a quasiment disparu à Castex à l’apparition du phylloxera.
Les dépendances agricoles ou artisanales diffèrent d’une maison à l’autre. Une des premières transformations que l’on peut dater de la fin du 19ème siècle ou du début du 20ème siècle a consisté à déplacer l’étable d’une pièce jouxtant la pièce à vivre, vers une extension de la partie agricole en équerre. A partir de la seconde moitié du 20ème siècle, les parties agricoles ont été fortement transformées. Il est aujourd’hui difficile de les rattacher à un modèle.
Après la guerre de 1939-1945, les modifications ou adjonctions ne sont plus en terre, mais en ciment et parpaings de ciment. Dans les années 1950 et 1960, les agriculteurs ont construit des premiers hangars à structure en bois, plus tard à structure métallique, et couverture en tôle ondulée, pour entreposer leur matériel. L’électricité est arrivée en premier, puis l’eau courante, enfin le téléphone, et en 2024 la fibre !

Le chai d’un petit laboureur au 20ème siècle dans un appentis au nord de l’habitation. Le pressoir et la pompe sont manuels et très simples. Au-dessus des barriques, les comportes. On entreposait également dans le chai les pots en grès de confits d’oie et de porc, ainsi que les conserves de légumes.
Les modèles types d’habitations de Castex
On relève à Castex quatre modèles principaux d’habitations, avec des variantes :
- la maison du journalier sans terre,
- la maison du petit laboureur,
- la maison du propriétaire aisé
- la maison rurale bourgeoise
Modèle 1 : la maison du journalier sans terre
Il ne reste que deux maisons de brassier ou journalier sans terre à Castex. Elles datent au plus tard du 18ème siècle. La première au lieu-dit Mastrot sert aujourd'hui de débarras. Elle est composée d'une seule pièce d'un appentis qui a été reconstruit en parpaings de ciment (ce qui a sauvé la bâtiment jusqu'ici), et d'un hangar adossé au mur nord. La pièce unique est assez petite, avec une porte et une fenêtre en façade sud. Une niche pour l'évier se trouve à gauche de la fenêtre. Il y avait une cheminée mais la souche en toiture a été supprimée. La seconde maison de brassier au lieu-dit Peyrounat est proche de la disparition, faute d'entretien. Cette maison a sa façade principale orientée face à l’Est. Ses deux niveaux ont des murs de terre, sauf la façade Est du second niveau qui est en pans de bois et torchis. Le bâtiment comprend deux logements mitoyens, chacun composé d’une pièce unique en rez-de-chaussée, et d’une unique chambre en étage. On accède à chacun des deux logements par une porte. Chacune des deux pièces de chaque logement est éclairé par une unique fenêtre face à l’Est. Les murs nord, ouest et sud sont aveugles.
Modèle 2 : la maison du petit laboureur
Les maisons de petits laboureurs du 18ème siècle ont toutes disparu à Castex, ou ont été profondément transformées. Elles étaient très petites, comprenant une unique pièce de vie en rez-de-chaussée, avec au-dessus des combles, ou un étage ou demi-étage sans combles. La pièce de vie comportait une porte sur l’extérieur et une unique fenêtre sans vitrage, mais avec un volet. Elle était équipée d’une cheminée sur son mur Est. On accédait aux combles ou à l’étage par une échelle. A l’époque, l’étable des petits laboureurs, prévue pour deux animaux, était toujours placée à l’ouest de la pièce à vivre. On passait de l’une à l’autre par une simple porte.
Aujourd’hui, les maisons de petits laboureurs de Castex datent probablement toutes du 19ème siècle. L’habitation a sa façade principale face au sud. On accède au logement par une porte sur le coté Est de cette façade. Dans la petite entrée un escalier quart de tour, assez raide, permet d’accéder à l’étage. Au rez-de-chaussée, une petite pièce est placée derrière l’escalier. Par une porte sur la gauche on accède à la cuisine-salle à manger, qui est la pièce à vivre. Le sol est en carreaux de terre cuite et les murs intérieurs en terre brute lissée avec une argile très fine. Une cheminée est installée sur le mur Est de cette pièce qui est éclairée par une unique fenêtre face au sud. S’il y a un four à pain, il est placé sur le mur nord de l’habitation. L’ouverture du four se trouve sous le manteau de la cheminée de la pièce de vie. On loge les appareillages de fabrication du pain dans un appentis étroit bâti dans la prolongation de la maçonnerie du four, en direction de l’Est.
Dans une niche du mur sud se trouve l’évier en pierre. De part et d’autre de l’évier il y a un espace pour poser une cruche d’eau que l’on va tirer au puits, et au-dessus deux niveaux d’étagères. L’eau de l’évier s’écoule sur la calade à travers une petite tuyauterie en terre cuite.
A l’étage une seconde petite pièce se trouve au-dessus de celle qui fait face à l’entrée. La chambre principale de l’étage est au-dessus de la pièce à vivre.


La niche de l'évier

Une calade en façade sud avec l'écoulement de l'évier. La base du mur en ciment est moderne.
La place de l’étable est la même qu’au 18ème siècle, à l’ouest de la pièce de vie avec laquelle elle communique par une simple porte. L’étable est toujours conçue pour deux animaux. Les petits laboureurs n’avaient pas de cheval au 19ème siècle. Les animaux entraient et sortaient par une large porte en façade sud sous une travée couverte où l’on entreposait le bois de chauffe et le tombereau. Plus tard, au 20ème siècle, l’étable a été déplacée dans la partie perpendiculaire à l’habitation, et souvent agrandie. Au-dessus de l’étable d'origine est entreposé le blé que l’on hisse en sacs à l’aide d’une corde et d’une poulie à travers une ouverture placée au-dessus de la porte de l’étable.
S’il y a un chai, il est toujours placé dans un appentis assez large, appuyé sur le mur nord de l’habitation. Ses murs en pisé sont suffisamment épais pour éviter les changements brusques de températures. On y entrepose les barriques de vin, éventuellement de piquette, et l’outillage de vinification. Le matériel nécessaire à l’entretien de la vigne est plutôt entreposé dans une cabane de vigne.
La partie en équerre est consacrée à l’activité agricole. Elle débute sur le flanc ouest de l’habitation par une travée couverte, ouverte face à l’Est où l’on entrepose, comme on l’a vu plus haut, le bois de chauffe et le tombereau. Le sol y est en terre battue. On suspendait les tresses d’épis de maïs au niveau supérieur. Elle se continue par une travée pour les animaux, porcs au niveau du sol et volailles au-dessus.
Aujourd’hui la plupart de ces maisons ont été réhabilitées, ou transformées, ou utilisées entièrement en annexe agricole.
Modèle 3 : la maison du propriétaire aisé
L’habitation du propriétaire aisé est plus vaste que celle du petit laboureur. La porte d’entrée est centrale sur la façade sud, dans l’axe du bâtiment. Elle ouvre sur une entrée et sur un escalier droit à deux volées qui mène à l’étage. Le palier à l’étage est éclairé par une fenêtre en façade sud. La façade principale est toujours orientée vers le sud. Il y a deux pièces au rez-de-chaussée et deux pièces à l’étage, du même module de cinq sur cinq mètres.
On trouve à Castex deux types de maison de propriétaires aisés, l’une datée du 18ème siècle, voire antérieure, l’autre datée du 19ème siècle.
La maison du 18ème siècle est en terre crue. Elle a un rez-de-chaussée et un étage, mais pas de combles. La toiture à deux pentes couvre directement les pièces de l’étage, sans combles. L’encadrement des portes et des fenêtres est en bois. Les fenêtres sont souvent cintrées. Les menuiseries sont rustiques. Il est possible que les propriétaires les plus aisés aient équipé leurs fenêtres de menuiseries à petits carreaux. Si ce n’est pas le cas, on ne ferme que le volet. Le sol des pièces du rez-de-chaussée est en terre battue.
Subsistent à Castex deux maisons de ce modèle, à deux niveaux sans combles, probablement construites au 18ème siècle, et encore aujourd’hui dans leur état originel. Elles ne sont plus habitées depuis longtemps et auraient grand besoin d’une réhabilitation.

Au 19ème siècle, les murs ouest sont parfois montés en pierres, et non en terre. Ces maisons ont deux niveaux. On accède au rez-de-chaussée de la maison du 19ème siècle par deux ou trois marches, alors que le rez-de-chaussée de la maison du 18ème siècle est de plein pied. Comme au 18ème siècle, ces maisons ont deux pièces principales au niveau inférieur et deux pièces de même surface à l’étage, au module de cinq sur cinq mètres. La hauteur du plafond du rez-de-chaussée à partir des années 1850-1860 est de l’ordre de 2,50 mètres. Le sol des pièces du rez-de-chaussée est en carreaux de terre cuite. Au 19ème siècle chacun des battants des fenêtres a trois carreaux de verre. Au-dessus de l’étage se trouvent des combles. Le pignon Est et la croupe de ces maisons du 18ème siècle a été remplacé par un mur gouttereau.
La maison est plus haute que celle du 18ème siècle de la hauteur d’un demi-étage environ. Dans les dernières décennies du 19ème siècle, par diffusion progressive des modèles de maisons bourgeoises, on ajoutait un fronton au milieu de la façade, au-dessus de la porte d’entrée.
La maison de propriétaire aisé du 19ème siècle est le plus souvent une maison construite neuve à la place de la maison antérieure. Certaines ont pu réemployer la base de la maison antérieure. Il arrive aussi que la maison neuve soir construite décalée de l’ancienne d’une dizaine de mètres vers le sud. L’ancienne maison, à la mort des parents du ménage qui a construit la nouvelle maison, sert alors d’annexe agricole avant de s’effondrer et de disparaitre si elle n’est pas entretenue.
Les bâtiments à usage agricole sont plus étendus que dans le modèle 2. Il peut y avoir de deux à quatre travées couvertes, une porcherie, un poulailler pour les poules, un autre pour les oies ou pour les dindons, une étable, une écurie, un chai, une remise pour le char à banc avec lequel le propriétaire va en ville. Le four à pain occupe une pièce à lui seul. Il est suffisamment conséquent pour nourrir la famille du propriétaire, celle du métayer et les domestiques, éventuellement des saisonniers. L’ensemble forme alors un "U".
Au 18ème siècle, l’étable était dans la prolongation de la pièce à vivre. Au 19ème siècle, elle est dans le bâtiment en équerre.
Si le propriétaire a un métayer, son logement est situé dans une annexe dans la prolongation ouest de l’habitation principale, ou dans l’amorce du bâtiment perpendiculaire. S’il y a un cocher, sa chambre se trouve à coté de l’écurie.
Modèle 4 : la maison rurale "bourgeoise"
Il y a cinq maisons rurales bourgeoises à Castex, deux à fenêtres toutes ou en partie cintrées, et trois à fenêtres droites. Ce sont des maisons de surface carrée, à deux niveaux habités, et toiture à quatre pentes, construites au 19ème siècle. La façade principale est orientée face au sud et la porte d’entrée est dans son axe de symétrie. Les murs sont en général mixtes, en pierre à l’ouest, en terre crue ailleurs.
Ce sont des maisons d’agriculteurs ou de commerçants-agriculteurs aisés. Certaines d’entre elles ont été construite sur l’emplacement de bâtiments d’habitation antérieurs. Certains bâtiments agricoles ont subsisté, en général en équerre, côté ouest.
On accède au rez-de-chaussée par deux ou trois marches dans l’axe de la façade sud. Les fenêtres en façade sud sont droites, parfois cintrées. Les encadrements des portes et des fenêtres ainsi que les chainages d’angles, sont en pierres taillée, la plupart du temps en grès local. L’encadrement de la porte d’entrée est mouluré. Il peut y avoir un balcon au-dessus de cette porte. Les murs nord et ouest d’origine sont en général aveugles.
Au rez-de-chaussée, il y a deux pièces principales en façade sud, de part et d’autre du couloir d’entrée, une cuisine-salle à manger coté ouest, et une pièce de réception coté Est, et deux chambres à l’étage également en façade sud. L’étage est desservi par un escalier droit à deux volées, les combles par une échelle ou un escalier raide. Il peut y avoir des chambres de domestiques dans les combles.
Les pièces en façade nord sont à usage de chai, cellier, remise, ou grenier. On y accède de l’intérieur par le couloir central, et de l’extérieur, pour le niveau du rez-de-chaussée, par une porte ou un portail en façade Est. La façade nord est aveugle ou comporte tout au plus une fenêtre au centre de l’étage.
Les maisons d’artisans et de commerçants
Il n’y a pas de modèle type de maison d’artisan ou de commerçant. Ceux-ci habitent des maisons de modèle 2, 3 ou 4 selon leur situation ou leur origine.
La situation des artisans a pu être très variable. Certains sont agriculteurs-artisans et n’exercent qu’une partie de l’année, d’autres sont uniquement artisans. Certains cultivent leurs terres, d’autre les louent ou les font travailler par leur parentèle au village. Certains sont célibataires hébergés dans la maison de leurs parents, d’autres sont mariés, le fils artisan étant l’héritier désigné hébergé chez ses parents, ou le gendre artisan étant hébergé chez ses beaux-parents.
L’habitation d’origine est donc variable. Elle a pu être allongée, une pièce ou une dépendance construite et aménagée pour l’activité artisanale. Selon le cas le bâtis comprendra ou non des annexes agricoles.
Les commerçants alimentaires – boulanger, boucher – ont des maisons semblables à celles des artisans. Certains commerçants de bestiaux ou de grains se sont fait construire au 19ème siècle des maisons de type rurale bourgeoise.
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